Séance 06 - L'édition numérique 1/Lire

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Sommaire

Plan #

  1. Définition de l’édition (numérique ou non)
  2. Vous avez dit « livre numérique » ?
  3. Les formes et les formats du livre
  4. Opportunités et contraintes de lecture en contexte numérique
Avant de commencer à parler d’édition numérique, nous allons aborder le texte de Vannevar Bush, « As We May Think ». Ce texte est fondateur pour l’informatique personnelle et plus généralement les dispositifs d’accès à l’information.

1. Définition de l’édition (numérique ou non) #

  • un processus et 3 étapes/fonctions
  • les (non)particularités du numérique
  • l’édition (numérique) et les humanités (numériques)

Pour définir l’édition numérique, le livre de Marcello Vitali-Rosati et de Benoît Epron nous est utile, il permet de comprendre cette notion et de prendre la mesure de l’édition en tant que processus complexe.

1. Définition de l’édition (numérique ou non) #

Un processus et 3 étapes/fonctions #

  • l’édition est un « processus » qui opère sur des « contenus » ;
  • ce processus se divise en 3 « étapes » (3 fonctions) :
    1. fonction de choix et de production ;
    2. fonction de légitimation ;
    3. fonction de diffusion ;
  • la maison d’édition : une instance éditoriale parmi d’autres.

Les étapes sont liées entre elles, sans l’une les autres ne peuvent pas seules porter l’édition.

La notion de processus implique une double dimension logique et temporelle : les étapes se suivent dans le temps et sont interdépendantes (si une étape n’a pas été réalisée, la suivante ne peut pas débuter). Par la suite nous interrogerons à nouveau cette double dimension.

Éditer signifie d’abord choisir et produire.

La fonction de légitimation établit donc une différence entre les contenus et donne des indices sur leur valeur et finalement sur leur sens.

La fonction de diffusion est essentielle, car pour qu’un livre existe encore faut-il qu’il soit accessible ou disponible, et ce n’est pas une mince affaire. Dans le cas d’un livre imprimé il s’agit de la chaîne du livre, et dans le cas d’un contenu numérique d’autres éléments sont à prendre en compte (comme le référencement web : la mise en ligne d’une page web ne suffit pas totalement à la faire exister).

L’édition peut être comprise comme un processus de médiation qui permet à un contenu d’exister et d’être accessible. On peut distinguer trois étapes de ce processus qui correspondent à trois fonctions différentes de l’édition : une fonction de choix et de production, une fonction de légitimation et une fonction de diffusion. (Epron et Vitali-Rosati 2018, p. 6)

Voici une définition qui nous servira de base commune, et que nous compléterons en définissant par exemple ce qu’est un éditeur ou une maison d’édition. Cette définition est très intéressante :

  • c’est une définition complète qui ne concerne pas l’édition telle qu’on la considère en occident au 20e siècle ;
  • c’est une définition qui recoupe à la fois le monde de l’imprimé et celui du numérique ;
  • c’est une définition qui déstructure ses éléments, et donc qui montre la complexité d’une activité qui est pourtant dans le langage courant et au centre de nos cultures occidentales.

Pour compléter cela, voici quelques distinctions importantes :

  • distinction entre les instances éditoriales et les maisons d’édition ;
  • pour qu’il y ait « édition » il faut qu’il y ait les 3 fonctions ;
  • la diffusion ne se limite pas à une mise à disposition : « Un contenu est édité quand il est pour quelqu’un. » ;
  • l’édition évolue selon les époques et les environnements médiatiques et technologiques.

Attention : produire un livre ne suffit pas pour qu’il y a édition, c’est d’ailleurs ce qui distingue édition et publication.

Nous pouvons expliciter la notion de légitimation, qui s’inscrit dans un espace économique (économie de la connaissance, économie financière) et qui représente aussi le risque pris par la structure ou la personne qui édite.

L’édition est clairement différente à travers les époques, comme par exemple avec ces 3 événements :

  • imprimerie à caractères métalliques mobiles ;
  • informatique ;
  • Internet et le web.

1. Définition de l’édition (numérique ou non) #

Les (non)particularités du numérique #

  • le numérique pour reproduire un fonctionnement analogique
  • le numérique pour accélérer et faciliter
  • le numérique pour repenser notre rapport au texte

La différence avec le numérique ? Le numérique est encore très majoritairement utilisé pour reproduire un fonctionnement analogique, les capacités et les potentialités du numérique sont laissées de côté à cause d’une mauvaise maîtrise ou par crainte de remettre en cause un fonctionnement en place.

C’est en partie ce que décrivent Benoît Epron et Marcello Vitali-Rosati dans la partie « Enjeux stratégiques de la structuration des documents » de L’édition à l’ère numérique :

  • l’édition numérique fait appel à des technologies et des processus qui dépassent ceux utilisés de façon classique dans l’édition : le domaine de l’informatique se croise avec celui de l’édition par exemple ;
  • d’autres types d’acteur interviennent dans le domaine du livre, alors que jusqu’ici ce n’était pas le cas ;
  • les structures d’édition sont obligées d’adapter, côté production au moins, certaines pratiques issues de l’informatique.

1. Définition de l’édition (numérique ou non) #

L’édition (numérique) et les humanités (numériques) #

  • les humanités = l’étude des textes
  • l’édition reste le principal moyen de diffusion des idées et de la connaissance

Pourquoi l’édition numérique est fondatrice dans la constitution des DH ?

2. Vous avez dit « livre numérique » ? #

  • tentative de définition du « livre numérique »
  • ce qui se joue avec le livre numérique
  • livre numérique et DH : le cas de « Exigeons de nouvelles bibliothèques »

2. Vous avez dit « livre numérique » ? #

Tentative de définition du « livre numérique » #

Livre disponible en version numérique, sous forme de fichier, qui peut être téléchargé, stocké et lu sur tout appareil électronique qui en permet l’affichage et la lecture sur écran.
Office québécois de la langue française, 2010

Une précision est faite : « livre numérique » désigne parfois autant le fichier (et donc le contenu), que le dispositif de lecture (donc principalement la matériel).

Cette définition est restrictive sur un point : le fichier tend à disparaître et la notion de téléchargement est assez floue. Est-ce qu’un livre numérique acheté sur Amazon mais dont vous n’avez pas accès au fichier est un livre numérique ? Est-ce que les services de streaming (accès au contenu à condition d’être connecté) de livres numériques donnent accès à un livre numérique tel que définit ici ?

Ce qui est intéressant avec cette définition, c’est la double dimension usage et économie.

Définition : Ouvrage édité et diffusé sous forme numérique, destiné à être lu sur un écran.
Note :

  • Le livre numérique peut être un ouvrage composé directement sous forme numérique ou numérisé à partir d’imprimés ou de manuscrits.
  • Le livre numérique peut être lu à l’aide de supports électroniques très divers.
  • On trouve aussi le terme « livre électronique », qui n’est pas recommandé en ce sens.

Voir aussi : liseuse.
Équivalent étranger : e-book, electronic book.
Journal officiel du 4 avril 2012 (source)

2. Vous avez dit « livre numérique » ? #

Ce qui se joue avec le livre numérique #

  • accélérer les flux
  • modulariser la chaîne du livre (pour le meilleur et pour le pire)
  • repenser le livre

La reconfiguration de la chaîne du livre, le réagencement des métiers de l’édition.

2. Vous avez dit « livre numérique » ? #

Livre numérique et DH : le cas de « Exigeons de nouvelles bibliothèques » #

  • un livre écrit en 2016 et traduit en 2018
  • un livre disponible en 4 formats : web, PDF, EPUB, imprimé
  • une tentative de single source publishing

Plusieurs points importants ici :

  • proposer plusieurs formats : pour des pratiques de lecture différentes ;
  • profiter des nouvelles techniques d’impression : pour réduire les coûts d’investissement ;
  • repenser la chaîne de publication : automatiser certaines tâches, faciliter certaines actions ;
  • travailler en collectif : mettre à disposition des outils permettant une certaine horizontalité.

Mouvement réflexif : les DH s’écrivent avec l’édition numérique. L’édition numérique est le résultat des DH qui se cherchent.

Les formats du livre Exigeons de meilleures bibliothèques

3. Les formes et les formats du livre #

  • il n’y a pas un livre numérique
  • qu’est-ce qu’un format ?
  • produire plusieurs formes/formats : une nécessité ?

3. Les formes et les formats du livre #

Il n’y a pas un livre numérique #

  • des formes et des formats
  • évolution continue (depuis l’impression à caractères mobiles)
  • des pratiques et des accès divers

Le texte de Lucile Haute va nous donner quelques éléments de réflexion sur la question des formes du livre.

3. Les formes et les formats du livre #

Qu’est-ce qu’un format ? #

  • délimitation d’un objet
  • série d’informations/instructions
  • lien entre des humains et une infrastructure technique

Le terme format est un terme technique qu’il est nécessaire de définir précisément : le format délimite les caractéristiques d’un objet. Cette délimitation se traduit par un certain nombres de données, d’instructions, ou de règles. Le but est de constituer une série d’informations compréhensible, utilisable et communicable. Pour prendre un exemple concret, l’impression d’un document nécessite de s’accorder sur un format de papier. Les largeurs, longueurs et orientations sont normalisées, des standards sont établis, ils permettent alors de concevoir des imprimantes qui peuvent gérer des types définis de papier. Sans des formats de papier il est difficile de créer des machines adéquates, nous pouvons imaginer la complexité d’un appareil qui serait capable de s’adapter à n’importe quelle dimension de papier. L’usage du format dans l’imprimerie est sans doute la première apparition de ce terme technique, le format est ainsi d’abord attaché au livre et à sa fabrication. Nous pouvons noter que des outils ou des processus sont associés au format : les instructions sont définies pour qu’une action soit réalisée par un agent — humain, analogique, mécanique, numérique.

Un format informatique est une spécification technique, il structure des informations, il est le pivot entre une organisation logique et son implémentation dans un système informatique. Un fichier doit avoir un format, sans quoi il ne pourra être produit, transmis ou lu. Un format informatique est le lien entre l’infrastructure et la personne qui utilise cette infrastructure. Le choix des formats informatiques détermine la manière dont les informations sont créés, stockées, envoyées, reçues, interprétées, affichées. Autant dire qu’aujourd’hui ils occupent une place importante dans notre environnement, et leur incidence dépasse le domaine de l’informatique, leur étude a pourtant été longtemps délaissée dans le champ des médias.

Du point de vue éditorial, la question des formats informatiques des livres numériques conduit à une réflexion qui dépasse les enjeux d’écosystèmes ou de gestion des droits. En effet, devenus un outil éditorial, les formats informatiques jouent un rôle central dans la définition et la forme des produits éditoriaux tels qu’ils sont conçus et utilisés.
(Epron et Vitali-Rosati, 2018)

3. Les formes et les formats du livre #

Produire plusieurs formes/formats : une nécessité ? #

  • question de la légitimité : sans papier une édition est encore mal reconnue
  • le numérique est un moyen de rendre visible une démarche d’édition
  • single source publishing : repenser le rapport au texte

Le choix du tout numérique : une erreur, puisque les pratiques de lecture ne se sont pas totalement déplacées.

Se passer du numérique : ce n’est plus possible aujourd’hui, ou alors cela fait partie intégrante de la démarche de publication (et cela fonctionne mieux dans certains champs).

4. Opportunités et contraintes de lecture en contexte numérique #

  • qu’est-ce que la lecture numérique ?
  • ouvrir les possibilités : expérimenter les formes
  • prendre en compte les besoins

Où il s’agit aussi de parler d’accessibilité et d’inclusivité.